Le camp de Conlie 1870-1871 et l'histoire de la carte postale
Quoi de plus banal qu'une carte postale ? C'est vraisemblablement un silléen (habitant de
Sillé-le-Guillaume) Léon Besnardeau, libraire, qui se lança le premier dans cette aventure épistolaire. Observant les soldats bretons stationnés au camp de Conlie à l'automne 1870, il
remarqua qu'ils manquaient de supports pour écrire à leurs proches. Il imagine donc un carton blanc orné
d'une gravure de banderole et de fusils à baïonnette sur lequel il imprime "Guerre de 1870 - Camp de Conlie - Armée de Bretagne". La carte postale illustrée était née !
Pourquoi un camp et pourquoi une armée bretonne en Sarthe ?
Un retour en arrière s'impose pour comprendre cette stèle. Lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, le ministre de la guerre Gambetta proclame la mobilisation
générale. L’armée de Bretagne (environ 50 000 mobilisés) est levée et
entassée dans un camp aménagé à cette occasion. Le camp est installé à Conlie, à l’ouest du Mans, pas loin de la voie ferrée dans un champ labouré. L’état-major sera logé dans une ferme sur la butte de la Jaunelière. Avec les premières neiges, les maladies se développent (fièvre typhoïde, variole), les
conditions de vie et d’hygiène se dégradent très vite (131 soldats mourront sans avoir combattu, 2000 malades). Devant la crainte d’une rébellion bretonne, les armes tardent à être
acheminées jusqu’à Conlie. Mal ravitaillés, non armés, les
mobilisés Bretons souffrent et meurent dans la boue.
Dès 1873, on a érigé la croix des Bretons au cimetière de Conlie. C’est seulement en 1913 qu’un monument souvenir a été élevé à La Jaunelière (photo ci-dessus). Une plaque
commémorative y a été apposée lors du centenaire en 1971.
Au fil du Zoom