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Armand Corvaisier mort pour la France à la bataille d'Ethe en août 1914

Armand Corvaisier mort pour la France à la bataille d'Ethe en août 1914


Tombe du soldat Armand CORVAISIER - cimetière de Luché-Pringé
Tombe du soldat Armand CORVAISIER - cimetière de Luché-Pringé

Armand Joseph CORVAISIER est né le 9 avril 1893 à Luché-Pringé. Il part aux armées le 6 août 1914 soit 3 jours après la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France. Il sera tué et porté disparu moins de 3 semaines après, le 22 août 1914, lors du jour le plus sanglant de cette guerre pendant la bataille des frontières à Ethe en Belgique où 27 000 soldats français ont perdu la vie.

 

Armand CORVAISIER est affecté au 104e Régiment d’Infanterie sous le numéro de matricule 5596 le 6 août. Il est rattaché à la caserne d’Argentan puis affecté au III Bataillon constitué de 1054 hommes et de 43 chevaux. Ils arrivent à Paris, gare Vaugirard, le 8 août à 2h28 du matin. 21h plus tard ils arrivent à Verdun leur cantonnement est installé à Belleville-sur-Meuse. Le 14 et 15 août ils cantonnent aux Haut-Fourneaux (Meurthe et Moselle). Puis, ils redescendent en direction de Romagne-sous-les-Côtes (Meuse), 16 et 17 août. Ils se remettent en marche, le 18 au matin, en direction de Dombras, Grand-Failly puis vers Latour, au sud d’Ethe en Belgique. Les troupes sont fatiguées dans la chaleur de l’été belge, cela fait 48h que les soldats n’ont pas pris un vrai repas. Des centaines de milliers de soldats s’alignent sur cette frontière où ils attendent les ordres. La région d’Ethe est située à 10km au nord de la frontière française et à 25km à l’ouest du Grand-Duché de Luxembourg. C’est un terrain très accidenté, vallonné et boisé.

L’ordre est donné, le 22 août à 2h15 du matin, de quitter la ville d’Ethe en direction du nord-est et de se rendre à Saint-Léger pour contre attaquer tout mouvement allemand. Le 104e RI se met en marche à 5h, le Général de Trentinian assiste au rassemblement des troupes. Il bruine et il y a un épais brouillard. Comme l’Etat-major pensait qu’il n’y aurait pas de combat, des munitions supplémentaires ne sont pas distribuées et les hommes n’auront sur eux que les 88 cartouches règlementaires.

A 7h20, la 12e compagnie d’Armand CORVAISIER, qui marche en tête du III bataillon, a à peine dépassé la sortie de la ville d’Ethe qu’ils sont pris dans une violente fusillade. Ils vont s’abriter le long du talus de la voie de chemin de fer. Une fois l’accrochage terminé, le Capitaine Vinter rappelle les hommes sur la route pour poursuivre leur avancée. Mais une deuxième fusillade éclate, encore plus violente que la première, ce qui traduit bien que les Allemands occupent la sortie de la ville et qu’il n’est pas possible d’aller plus loin. Pendant 3h30 les combats feront rage pour éviter aux allemands de rentrer dans la ville. A 11h, le 104e RI abandonne la voie ferrée, laissant derrière lui de nombreuses pertes dont probablement notre poilu de Luché-Pringé. Les Allemands tiendront la ville d’Ethe jusqu’au moment de leur retraite vers 18h. pour couvrir leur repli ils vont déclencher un violent feu d’artillerie sur la ville d’Ethe pendant un quart d’heure. Ce qui explique, peut-être pourquoi, le corps d’Armand CORVAISIER est porté disparu. Il est « Mort pour la France » à l’âge de 21 ans.

 

Au fil du Zoom

Thierry Bomben

Sources : Mémoire des hommes ; Geneanet ; sambre-marne-yser.be ; Journaux des marches et opérations